Sortie du Rapport statistique sur l'état de la pauvreté en France

À L'ÉPREUVE DES CRISES

ENQUÊTE SUR LE BUDGET DES PLUS PRÉCAIRES

Le Secours Catholique aujourd'hui

Le Secours Catholique Caritas France compte aujourd’hui près de 60 000 bénévoles qui agissent au travers de 72 délégations, présentes en métropole et outre-mer, en territoire urbain comme rural.

La délégation de Vendée est une des plus importantes de France, avec 2100 bénévoles. Elle comprend 32 équipes avec 71 lieux d’accueil.

Notre action est d’accueillir en fraternité ceux et celles qui frappent à notre porte.

Dans nos lieux d’accueil, des bénévoles assurent des permanences accueil-écoute -accompagnement.

L’engagement et le dynamisme de nos bénévoles ont permis de soutenir 10 400 familles.

Pourquoi faisons nous ce rapport ?

Notre ancrage territorial comme la diversité des personnes engagées en notre sein (bénévoles, personnes accueillies, salariés, donateurs) nous donne une véritable légitimité pour partager la parole des personnes les plus pauvres, les aider à se faire entendre des pouvoirs publics. Mais nous avons aussi besoin de partager des données chiffrées pour travailler sur des indicateurs et mesurer les éventuels progrès et repérer également les signaux faibles, les nouvelles pauvretés qui peuvent émerger. Notre association est engagée sur le terrain aux côtés des personnes les plus précaires et porte auprès des acteurs publics, avec elles, leur parole et leurs besoins.

Une crise sans fin pour les plus pauvres…

Qui accueillons-nous ?

Nous rencontrons près de 1 million de personnes dont la moitié sont des enfants. En 2021, près de 500 000 enfants ont eu besoin de notre aide.

Les profils les plus rencontrés par nos équipes : des mères isolées (25,2%), des hommes seuls (22,4%), des couples avec enfants (21,7%), des femmes seules (18,2%) souvent plus âgées.

Sur notre territoire vendéen, les personnes accueillies sont surtout des femmes seules 25%, suivies par les mères isolées 24%, et les hommes seuls 21%. On observe aussi un vieillissement continu de la population accueillie, en Vendée, les + de 50 ans sont passés de 38% à 41%, alors que les 25 – 49 ans diminuent de 56% à 53%. Concernant la proportion des étrangers accueillis par nos équipes locales, elle représente 14%.

Que vivent-ils ?

Le niveau de vie médian des personnes accueillies par le Secours Catholique est de 548 € soit la moitié du seuil de pauvreté (697 € pour la Vendée). Chaque jour, les plus pauvres font face à des choix impossibles : manger ou payer le loyer (32% sont en logement précaire)? Se chauffer ou se déplacer ? A chaque crise, un problème supplémentaire, à chaque crise, ils repartent de plus bas. Les dépenses pré-engagées (loyer, factures, assurance…) absorbent 60% du revenu des ménages précaires contre 30% pour l’ensemble des ménages vivant en France. Il leur reste 5 euros/jour par personne pour faire face aux dépenses d’alimentation, hygiène, loisirs pour les enfants…

Mais le premier besoin reste l’écoute (59%), en Vendée 52%, car la pauvreté isole et les préjugés tenaces remplissent de honte ceux qui ne parviennent plus à faire face aux dépenses (et 30% n’ont pas accès à leurs droits/non-recours).

L’alimentation (50%), 63 % en Vendée,  est la deuxième demande suivie d’une demande d’aide pour le paiement des factures d’énergie/eau/loyer (18%), 17 % dans notre département. Cette dernière demande est en hausse de deux points par rapport à 2020.

Pandémie, crise énergétique, inflation…

Nous avons documenté avant covid, pendant et après. Les ménages se sont appauvris. Les aides conjoncturelles ont empêché de sombrer mais leur arrêt dès la fin de la pandémie a mis les familles dans des situations difficiles. Elles ont perdu du pouvoir d’achat et nous notons également une augmentation du chômage de longue durée. Aujourd’hui, la forte inflation, notamment sur les denrées alimentaires, et la hausse annoncée des prix de l’énergie, vont encore plus pénaliser les plus pauvres. Les personnes en situation de pauvreté ne peuvent pas reprendre leur souffle et ne bénéficient pas d’un revenu digne pour vivre correctement avec leurs enfants.

On constate pour notre délégation vendéenne, une précarité qui s’ancre dans la durée, avec des ressources insuffisantes pour faire face aux dépenses de la vie courante. Souvent les bénéficiaires n’exercent pas leurs droits aux prestations sociales et au RSA. C’est pour cette raison, qu’au niveau des équipes, un travail de sensibilisation  sur le non-recours a été mis en place, pour un accompagnement ciblé de chaque bénéficiaire.

De même la sortie du rapport sur la pauvreté, correspond au lancement de la campagne de fin d’année pour les dons. Nos 5000 donateurs nous ont permis d’accompagner et de développer des projets au profit des personnes en précarité.

Le Week-end du 19/20 novembre nos équipes locales se mobilisent, ouvrent leurs portes et lancent un appel aux dons. Merci à tous